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LES REPUBLICAINS ESPAGNOLS DANS LA LUTTE CONTRE LE NAZISME.

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Dans la Sarthe, les F.T.P., obédience communiste, n’ont été organisés qu’en fin 1942… provisoirement ! Les arrestations ayant démoli les structures du Parti, nombre d’adhérents ne purent être agissants. Ils végétèrent, puis décimés après des attentats mal préparés, entre autre celui de Sablé, devinrent plus "dangereux" qu’utiles ! L’Armée Secrète (à ne pas confondre avec l’O.R.A.) prend forme fin 1943. Son chef est le professeur Victor DAUM qui, depuis un moment, essayait de coordonner les efforts des résistants dans la Sarthe. Il prend contact avec Chapalain et Lefeuvre. Les discussions sont longues avant d’aboutir à la création du C.O.M.A.L. Ils recrutent beaucoup, mais des arrestations sabotent leurs efforts. La « Résistance » s’organise en vue de la Libération.

 

Le colonel LUANGO, de l’Armée républicaine espagnole, résidant à ce moment, rue Hoche, au Mans, décide de constituer un commando de « guérilleros » chargé de réaliser des sabotages. Octobre 43-janvier 44, démantèlement par la Gestapo des groupes de résistants constitués. Gros travail de réorganisation, mais de nouvelles arrestations rendent la situation très dangereuse. Malgré un manque de coordination flagrante, des petits groupes encore motivés font ce qu’ils peuvent jusqu’à la Libération. Un copain, Gaby Bodereau désamorce les bombes posées sur le pont Gambetta…

 

J’ai côtoyé des groupes de Républicains espagnols. Pour nous, c’étaient des maîtres de la guérilla ! Réfugiés en France, après leur déroute, dans la guerre contre les Franquistes, ceux qui le purent (question d’âge, de bonne santé…) s’engagèrent dans la Légion Etrangère. D’aucuns formèrent un Bataillon de Marche, au Tchad, commandé par le renommé sarthois, le capitaine DRONNE. Nombreux furent ceux qui continuèrent la lutte contre le fascisme en s’insérant dans les maquis français. D’autres, formèrent entre eux, de forts groupes de résistants, surtout du côté de Toulouse et dans les Landes.

 

Enfermé en cellule avec l’un de leurs héros, je raconte ci-après son martyre, en « adoucissant » un peu sa noirceur !

 


La Nueve ou les oubliés de la victoire (extrait)
envoyé par mairiedeparis. - L'info internationale vidéo.

 

 

Trois jours que j’étais enfermé dans un « cul-de-bas-de-fosse » immonde, dans le noir, sans boire ni manger. Je récupérais difficilement des coups reçus, n’osais me manifester de peur d’en prendre d’autres. La soif me tenaillait et de temps en temps je léchais la grosse serrure de la porte. L’inquiétude me tenaillait et le soir la panique m’envahissait. Je n’avais pas trop mal, à part le dos, mais je redoutais la suite. Dans le couloir, des vociférations, bruits de bottes, bousculades me figèrent. Une ampoule blafarde s’alluma au-dessus de moi et on ouvrit la porte. Un homme, poussé dans le dos, s’abat sur le sol. Une brute s’acharne sur lui. Le gars se recroqueville, se protège, mais ne peut empêcher les coups de l’atteindre. J’essaye de m’interposer… un revers de la main en plein front me renvoie dans mon coin. Enfin le calme, un silence impressionnant. Ils ont laissé l’ampoule allumée. Je hisse le gars sur le bas-flanc, mais il ne peut s’allonger. Je l’adosse au mur en le maintenant et je m’assois dans l’encoignure pour qu’il puisse s’appuyer contre moi.

 

Parfois il s’agitait, geignait, la douleur le renvoyait asse vite heureusement dans une demi-inconscience. Dans ma tête, c’était le tumulte, je gambergeais salement, me remémorant les jours d’avant mon arrestation, pour y déceler une imprévoyance quelconque. Non, je n’en devinais pas. Je ne me vantais jamais et agissais seul depuis des mois. J’avais réagi malignement au matraquage de cet « hercule » de Feldgendarme. Il m’aurait durement amoché, sans l’intervention d’un officier, qui m’interrogea sans me battre.

Le gars à mes côtés se mit à râler et à  se débattre. La peur d’être aussi esquinté que lui m’apeura. Quelle soif ! La nuit s’éternise… pas de cris, de plaintes, les pièces se sont tues… ça reprendra assez tôt au matin ! Une espèce de torpeur m’envahit et m’ensommeilla. L’ampoule s’éteint, on ouvre, puis on rallume… un geôlier rentre et donne un cachet pour le gars Luis. Il a apporté un peu d’eau pour que je le nettoie, j’en bois une bonne rasade et me sent revivre. Le gardien s’en va et laisse la lumière. Je m’occupe de mon colocataire, avec la patience d’amis de fraîche date, et lui fait des compresses avec mon mouchoir. Il a sans doute moins mal… mais moi, encore plus soif ! Je me tasse dans mon encoignure, il repose appuyé contre moi… le cachet fait son effet.

 A la distribution de la soupe, un geôlier revint nous voir. Notre gamelle surnageait dans la tinette qui débordait. Luis la vida et la présenta au gars qui la remplit de soupe en riant : « Ah ! Français mange ta merde ». Luis prit les quelques ronds de carotte qui flottaient et les nettoya avec le jus infecte. Il me tapota l’épaule. Assis sur la planche et la tête penchée sur moi, il s’assoupit. A son réveil, il me questionna, étonné que je sois si peu abîmé. Je sentis qu’il était un peu méfiant. L’après-midi se passa, coupé de courts conciliabules, sans que je trouve les attitudes ou les mots qui auraient confortés sa confiance en moi. Après la soupe du soir, on me permit de marcher dans le couloir jusqu’au robinet. Je me lavotai, ainsi que la gamelle que je ramenai pleine d’eau : de nouveau, renfermés, lui et moi, assis côte à côte, chacun replié sur ses tristes pensées. Le geôlier revint lui donner deux cachets. Peu après, il était moins mal.

J’en profitais pour lui dire que je connaissais des Républicains espagnols… le colonel LUANGO, avec qui j’avais parlé… que celui-ci devait encore être libre et agissant. Je lui racontais mes petits sabotages en solitaire et ceux exécutés dans des entrepôts de vivres et de matériels allemands. Ma franchise naïve dût lui plaire sans doute ; il prit ma main, la serra dans les deux siennes et dodelina de la tête. Alors, il me parla de ses combats… doucement, pour passer le temps. Il libéra ce besoin d’expliquer ou de justifier un temps de sa vie. Sa guerre civile dans les rangs des Républicains ("les Rouges")… d’une voix sourde, presque inaudible, mais sans forcer, car me sachant attentif à son histoire.....

 

A SUIVRE ...Ici

 

 "l'Ancien".

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